Voilà, ça y est, ça fait tout pile deux années. Sortez les trompettes, les cotillons, et les banderoles. Aujourd’hui c’est quasi un anniversaire. 1er novembre, le jour où je suis re-née.
31 Octobre 2018 – London Heathrow
Je décolle après avoir passé quelques jours à flâner dans les rues de la capitale britannique et retrouvé mon amie de la fac, Marina. J’atterris quelques jours plus tard à Christchurch en Nouvelle Zélande, la gueule enfarinée, le sac à dos qui pèse une tonne, des papillons plein le ventre et une bonne constipation.
J’ai quitté le garage de mon père à Lille, sachant que je ne le reverrais plus, vendu avant mon retour. Je dis au revoir à cet endroit qui m’a vu grandir, jouer à cache-cache parmi les pneus et les bidons d’huiles usagées. Je serre mon père dans les bras quand il me dépose à la gare pour prendre le train qui m’emmènera à Londres. On est tous un peu ému mais on ne sait pas encore bien pourquoi, pour combien de temps. On ne se manque pas encore mais on sait que ça ne va pas tarder. Ma sœur imagine que je pars pour quelques mois et que je serais rentrée avant l’été. Moi je ne sais pas.
31 octobre 2019 – Christchurch
Suzie m’amène à l’aéroport. Les bottes de moto aux pieds – ça prend moins de place dans les bagages – le casque à la main, l’énorme sac de voyage qui me fait plier en avant, mon autres sac plaqué contre les seins, ça rétablit l’équilibre, bien que complètement tassée sous une montagne de lanières, je me tiens à peu près droite, prête pour embarquer.
J’arrive à l’auberge de jeunesse de Melbourne où je retrouve les copines rencontrées quelques mois auparavant à Wellington. Difficile à imaginer, mais je m’étais tant acclimatée à la Nouvelle-Zélande, que repartir était à nouveau un défi. Recommencer ici. Excitant et intimidant.
1er novembre 2020 – Launceston
Ouais je sais j’ai un peu déconné avec la date.
Mandy me dépose devant le minuscule aéroport de Launceston. 9 mois en Tasmanie, cette île est comme un grand village éparpillé parmi les montagnes et les forêts. Un monde à part. Une parenthèse dans le voyage. Je suis tombée dans une faille espace-temps. Je m’y suis fait un nid et j’ai hiberné. J’ai observé depuis ce coin de nature les événements du monde entier, protégée sous une bulle de verre même pas besoin de masques et de gants. Aujourd’hui j’ai percé la coquille, il est temps de bousculer les quelques repères familiers et de repartir, sentir les papillons, ceux qu’on ressent devant l’inconnu. L’avion qui vient d’atterrir devant moi, m’emmènera dans peu à Brisbane. Colin et Ange seront là, prêts à me cueillir, fleur fraîchement dépotée, en quête de nouvelles sources où puiser.
Crédit photos: The French Lady Photography / Delphine Gonzalez
Tu me manques souvent ma biche, mais je lis ce que tu écris et je me dis que tu as tant fait depuis ton départ il y a 2 ans. Tu n’aurais jamais vécu autant d’expériences si tu étais restée ici et ca c’ est le plus important pour moi.
Les photos sont très belles et tu es très belle!!!! Je t’aime ma chérie. Maman
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