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MES MO(R)TS

Ces trois étoiles qui ont filées bien trop vite. A peine le temps de faire un vœu. Celui de vivre et d’être heureux. Et fffssss c’est déjà fini. Combien de fois vous m’avez fait chialer. 

Toi le byzon, celui qui le premier avec tes gros sabots et ta grande gueule a ajouté le mot amour dans le dico de mon putain de cœur. J’ai le vert de tes yeux amandes en tête, le gras de ton rire dans les tympans. Combien de fois je crois te voir dans les traits, la démarche d’un inconnu le temps d’une fraction d’éternité. Je peux t’entendre d’ici, te foutre de moi et de ma guimauverie, toi que j’ai si souvent vu pleurer. Tu crois que t’es parti mais je te rattrape à chaque Yams gagnant que je fais, à chaque Trappe que je bois, à chaque « pute pourrie » que je crie et à chaque fois que j’ai « les dents du fond qui baignent ». Y a pas à dire, dans le genre poète, t’étais baleze et sous cette casquette au marqueur noir, il y avait une sacrée tête. Toi et moi, on aimait jouer. Mauvaise pioche. Et si on a pas su trouver la carte bonheur dans notre jeu, tu m’auras appris ce que c’est que d’aimer et d’être aimée. 

Toi Alkala, celle qui est partie et on a rien compris. C’était quoi ça ? On avait rendez-vous pour un chocolat chaud avant de faire nos derniers achats de Noël. T’avais oublié ? Comme tu as oublié de prendre ton insuline, c’est ça ? Tu portais bien ce surnom de fée. Tu savais comment transformer le triste en drôle et saupoudrer la réalité d’un voile de strass et de paillettes. Échapper à la grisaille de la campagne du nord en plein hiver, boire des cocktails en talons hauts à Malaga. Diamant brute au rire fort, petits yeux noisettes qui voient le beau quand partout on ne remarque que le laid. Si seulement tu avais pu voir toute ta beauté, c’est à la radio que j’entendrais ta voix aujourd’hui et pas juste dans ma tête. Et quand je vais au bout de mes rêves, en laissant mes peurs sur le bas côté, c’est ta force que je sens vibrer, aussi entêtante et pétillante qu’une chanson de Dalida.

Toi, l’amant, l’ami, j’ai pourtant cru qu’on avait quelque chose à faire ensemble. Tu m’as rappelé ce que c’est d’exister dans les bras de quelqu’un. Pour de vrai, sans faire semblant. J’avais 15 ans quand tu me parlais, je ne savais même plus comment je m’appelais. Deux cellules brisées qui colmatent les brèches le temps d’un baiser. Deux paquebots vides au milieu de l’eau, les matelots ont foutu le camp. Trop abîmés pour croire aux conte de fées, tu l’as pourtant sentit toi aussi, ce chatouillement entre les côtes quand nos regards se croisaient, j’ai pas rêvé ? J’avais 15 ans quand tes yeux me regardaient, je savais plus comment je m’appelais et on aurait pu s’aimer. Tu m’as envoyé quelques sms, SOS que je n’ai pas eu le temps de décoder, que tu avais déjà sauté, largué les amarres. Je suis restée sur la plage, à trébucher dans les cailloux avec mes béquilles, le cœur dans le plâtre. On terminera cette histoire à peine commencée dans une autre vie, je te le promets. 

Seb, Sophie, Max.

Je sais pas où vous avez filé. 

Mais les étoiles qui pétillent dans mes yeux quand mes doigts agrippent la poignée des gazes, c’est vous. Celles que j’observe la nuit depuis mon sac de couchage par la tente entre-ouverte, c’est vous aussi. Quand j’éclate en rires ou en sanglots tant le paysage qui se déroule sous mes roues est BEAU, c’est toujours vous. Car s’il y a une chose que vous m’avez appris, c’est de ne plus avoir peur de vivre. Après tout ce temps, je peux finalement vous laisser partir tranquille, vous réincarner en ficus, en chat ou en dalaï-lama. Vous faites à jamais partie de moi. 

23.03.19 / Hanmer Springs / Nouvelle-Zélande

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